Bonjour tout le monde!
Nous voilà de retour sur le blog après une longue absence, une fois de plus… Mes excuses, j’ai complètement négligé le blog ces derniers… eh… huit mois (oops, si longtemps!).
Mais honnêtement, ce n’est pas évident de blogger quand on vit en camionnette en qu’on est occupé à explorer la France en quête d’une maison!
C’est qu’il y d’autres priorités dans ces moments.
Je vous rattrape maintenant!
La réponse à la question si nous avons trouvé notre endroit entre temps est NON!
Non. Nous avons exploré la Dordogne, le Lot, le Limousin et l’Aveyron, et même si nous avons rencontré souvent des jolis coins, LE coin et LA maison pour nous ne s’est pas encore présenté à nous.
Qu’est-ce que nous cherchons?
- Une petite maison. Elle peut être petite. On pourra élargir plus tard.
- Avec un grand jardin qui offre assez de place pour un grand potager, des buissons fruitiers et de préférence aussi des arbres fruitiers.
- ET il doit aussi y avoir assez de place sur le terrain pour construire un petit habitat pour la mère de Flosh qui deviendra notre première voisine. Youpie! Et l’urbanisme locale doit aussi approuver cette construction.
- Pour le potager: un sol pas trop rocheux, et orienté sud pour assez de lumière.
- Un puits ou une autre petite source dans le jardin. Ou de l’eau sous le sol, où nous pourrons installer un puits nous-mêmes.
- La commune autorise des panneaux photovoltaïques sur le toit et est tolérant et pas trop difficile pour l’adaptation et l’élargissement des maisons.
- L’environnement direct n’est pas trop pollué. Donc il n’y a pas d’agriculture intensif (non-bio) à côté de la maison, ni trop de champs de vaches autour qui polluent notre eau.
- Un endroit calme dans la nature, mais pas complètement isolé non plus. Pas trop loin d’une petite ville.
- La petite maison même peut avoir un confort basique mais elle doit être habitable au court terme. Nous pouvons faire des travaux nous même pour rénover ou installer plus de confort plus tard (enfin bon, surtout Flosh!).
- Une région avec un climat tempéré: pas trop sec et chaud en été (risque d’incendies et manque d’eau), mais de préférence un peu plus chaud et ensoleillé que la Belgique quand même.
- Il y a de préférence aussi d’autres maisons ou terrains à vendre ou à louer dans les environs, afin que nos amis qui veulent faire la même chose que nous, puissent venir s’installer près de nous et que nous puissions travailler ensemble pour certains produits (céréales, animaux).
Donc tout ensemble ce sont quand même pas mal de critères, surtout pour notre budget modeste!:-)
Et tout ça, nous n’avons donc pas encore trouvé.
Nous avons rencontré des endroits où les prix étaient trop élevés, ou où les communes n’acceptaient pas les panneaux photovoltaïques, ou bien les terrains étaient trop à l’hombre ou les sols étaient à moitié des marécages!
Mais ce qui nous a étonné le plus, c’est qu’il n’y a avait même pas beaucoup de maisons à vendre!
Avant, nous avions l’idée que ces régions étaient peu peuplée et même un peu abandonnées.
Mais même dans les régions les moins peuplées il y avait peu de maisons à vendre avec un jardin.
Ou bien c’étaient des petites maisons de village sans jardin, ou bien c’étaient des terrains avec pas plus qu’une vieille ruine, et toujours pour un prix très cher. Une ruine où tout devait être construit de zéro, ce qui est trop coûteux et trop long à faire.
Pendant un moment nous avons aussi cherché seulement un terrain sans maison, mais ceux-là étaient premièrement excessivement chers, et puis ils étaient trop petits pour notre projet d’autosuffisance.
Et en plus ils étaient situés dans des quartiers constitués de plein de petites maison neuves, avec peu de nature et surtout beaucoup de béton.
Nous avons aussi rencontré des obstacles dans la nature des régions mêmes. Nous avons été dans le ’cause’ du Lot (un sol de cailloux sans terre), ou bien les paysages étaient complètement dominés par l’agriculture intensive.
Et nous qui pensions que ces régions peu peuplées allaient être le paradis sur terre pour nous! Alors ça, c’est donc un grand non, nada, njet, noegabollen (eh oui je sors mes mots flamands là)! A travers les années, presque tous les terrains ont été rachetés par l’agriculture!
Aussi presque toutes les maisons dans les campagnes ont été rachetés par des fermes, qui ont ensuite gardé les jardins pour eux et revendu ces maisons avec seulement encore un tout petit morceau de jardin.
Au même temps, je comprends comment ça se fait. Les fermiers sont obligés de toujours agrandir pour pouvoir garder la tête en dehors de l’eau financièrement.
Et aussi, ils reçoivent des subsides de l’Europe par hectare de terrain qu’ils possèdent. Beaucoup de fermiers ont des terrains qu’ils n’utilisent même pas, mais qu’ils ne veulent pas vendre parce qu’ils ont besoin de ces subsides pour survivre.
Sur notre voyage, nous avons donc découvert une réalité dont nous n’avions pas conscience: que même dans ces régions peu peuplées, il n’y a presque plus de terre de disponible! Qui aurait pensé ça? Certainement pas nous.
Et nous avons aussi découvert qu’il y a BEAUCOUP de jeunes fermiers qui veulent travailler sur une échelle plus petite et en bio, qui cherchent un terrain depuis des années et qui ne trouvent rien!
Dès qu’il y a un terrain qui est mis en vente, il y a toute de suite vingt candidats ou plus!
Et le comble, c’est que la majeur partie de ces fermiers qui travaillent selon la méthode industrielle a du mal à joindre les deux bouts, malgré beaucoup beaucoup d’heures de travail. Ils sont terriblement sous-payés, alors que les produits dans les magasins deviennent de plus en plus chers.
Personne est gagnant dans cette situation. Tout le monde a des difficultés. Où se trouve la logique dans tout ça?
Cela fait réfléchir…
Entre temps nous sommes le mois de février. Après huit mois de voyage en camionnette, nous avons emménagé dans un petit gîte début novembre, dans les montagnes du nord de l’Aveyron. Dans un tout petit hameau qui compte seulement encore quatre maison habitées. Le reste sont des étables et des granges de fermiers, des ruines ou des maisons de vacances.
Je suis devenue amies avec Jeannette, notre voisine de 83 ans. Je la rend souvent visite, installée près de son cheminée, au ‘kantou’: les bancs en bois à côté du feu, bien au chaud dans la niche du mur.
Dans le temps, tout le monde avait un kantou ici dans la région. C’était le salon de l’époque.
Nous discutons de tout et n’importe quoi. Et elle me raconte des histoires d’antan. Comment son mari et elle, quand ils étaient jeunes, partaient danser aux bals de toujours un autre village dans la région, chaque mois. Et comment ils assuraient sur la piste de danse.
Comment ils allumaient le four à bois au village et que tout le monde venait cuire des croissants et d’autres pâtisseries, qu’ils mangeaient sur le muraille devant sa maison.
Comment son beau-père était le premier à acheter une voiture au village, et que c’était si spectaculaire.
Et comment elle et son mari étaient fermiers et gardaient leurs vaches dans les champs autour du hameau. En comment toutes leurs vaches avaient un nom. Et qu’on s’y attache quand-même, mon dieu, à ces bêtes.
Avant l’époque moderne, quand ils devenaient des ‘vrais fermiers’ avec vingt vaches, tout le monde avait chez soi deux ou trois vaches, un cochon, quelques poules et un jardin avec un potager.
Et les gens savaient bien en vivre. Ils ne manquant jamais rien. Sauf pendant la guerre.
Mais un beau jour, un jeune homme en costume est arrivé dans la région, pour parler aux gens.
Il racontait qu’ils avaient l’opportunité, grâce à des prêts, d’investir dans des tracteurs et dans d’autres machines très modernes, d’acheter plus de terrains et plus d’animaux. Ils pouvaient agrandir pour avoir plus de bénéfices, disait-il.
Nombreux étaient ceux qui ont signé ces prêts et qui ont agrandit leur ferme. Ils ont acheté toujours de plus en plus de vaches, de terrains et de machines. Mais les bénéfices promis se sont fait attendre. Et toujours à l’heure d’aujourd’hui.
Jeannette a vu de ces propres yeux comment tous ces fermes gigantesques ont eu du mal a joindre les deux bouts pendant toutes ces années.
Elle me murmure à l’oreille que ce sont ces familles-là qui ont des problèmes, et pas les familles qui se sont contenté de leurs trois vaches, leur cochon, leur poules et leur potager.
Ces familles ont toujours continué à rien manquer. Comme Jeannette et son mari avec leur petite ferme.
Est-ce que nous avons fait plus de mal que de bien avec notre agriculture moderne? Je pense que oui en fait…
Attention, je ne dis pas que tout était mieux avant l’évolution moderne! Les inventions modernes nous ont apporté tellement de belles choses et des améliorations dans tant de domaines. Je ne voudrais pas retourner en arrière!
Mais il existe quand-même aussi beaucoup d’inconvénients.
Je ne sais pas ce qui est ‘la’ solution à ces inconvénients. Je dois dire, par exemple, que je ne crois pas que tout le monde deviendrait heureux d’une vie en grande partie en autosuffisance, comme c’est le cas pour Flosh et moi, et comme tout le monde le faisait à l’époque.
Mais en revanche, il me semble nécessaire que nous réfléchissions à des nouvelles façons de fonctionner, qui créeraient un juste milieu qui permettrait à tout le monde d’aller mieux.
Via beaucoup de petits pas et beaucoup de petites initiatives. En faisant des erreurs, en apprenant et en ajustant en cours de route. Car Rome aussi n’a pas été construit dans un seul jour non plus.
Peut-être, cela pourrait déjà être un début si nous nous renseignions tous quelles fermes existent près de chez nous, et que nous passions voir si c’était possible d’acheter des produits directement chez eux?
Afin de payer un prix qui est correct pour les fermiers et abordable pour nous?
Et qui sait, on pourrait même prendre un abonnement chez eux, pour les permettre d’avoir une certitude de revenues venant de beaucoup de petits particuliers différents?
Ou peut-être nous pouvions faire nos courses auprès d’une amap?
Ou adhérer à une ferme où on va faire la récolte soi-même? (Community Suported Agriculture)
Ou peut-être, les fermiers qui possèdent des terrains qu’ils n’utilisent pas, pourraient les louer à un prix abordable à des personnes qui veulent commencer une ferme à petite échelle (bio)?
Ils pourraient se spécialiser dans d’autres produits, pour ne pas devoir être concurrents. Probablement, ils attireraient même plus de clients ensemble, grâce à la diversité de leurs produits.
Ou peut-être, les grandes fermes pourraient vendre leur machineries si chers et une partie de leurs terrains et recommencer à travailler d’une façon plus artisanale, à une échelle plus petite?
Avec beaucoup moins de dettes. Et ils pourraient vendre leurs produits directement à la ferme ou au marché, à un prix correcte?
Et ainsi on pourrait peut-être recréer des maisons avec des plus grands jardins dans les campagnes? Et la vague de jeunes qui veut faire comme nous pourrait trouver un endroit adéquat plus facilement?
Et peut-être, des communes pourraient accepter les formes d’habitats innovantes comme les yourtes (des tentes rondes comme en Mongolie mais alors isolées et avec du confort moderne)? Et si ils y voient des problèmes, ils pourraient rentrer en dialogue avec ces personnes pour peut-être trouver des solutions ensemble?
Pour permettre aussi à des gens avec un petit budget d’avoir leur endroit, et de les laisser remplacer les ruines dans les paysages désolants?
Et ainsi créer plus de vie, plus d’activité et plus de revenues communales?
Et peut-être, des retraités qui vivent dans une région peu peuplée qui ont un grand jardin ou un champ annex qu’ils ne peuvent plus entretenir, pourraient louer une partie de leur terrain à une famille qui veut y vivre en yourte ou en chalet?
…
Rien de tout ça est sans doute ‘la’ solution, et beaucoup d’autres personnes ont probablement plein d’autres idées! Mais tout ce qui aide est bon, n’est-ce pas?
Mais donc, en tout cas, dans cette France où l’agriculture moderne domine la majeur partie des paysages, nous continuons à chercher notre endroit…
Maintenant nous savons que ce n’est pas simple, et peut-être nous devrons adapter quelques de nos critères. Mettre plus d’eau dans notre vin.
Car une chose est sûre: nous n’avons ni l’argent, ni l’envie de continuer à chercher éternellement!!!
Au printemps, nous reprendrons la route avec la camionnette, en avant marche!
En nous espérons que l’année 2018 nous donnera une bonne récolte!
Croisez vois doigts pour nous et surtout: si vous connaissez une région ou une maison qui pourrait nous intéresser, faites nous signe!!!
🙂
Entre les champs
Un petit coin pour passer la nuit au bord de la rivière
L’Aveyron
ça manque pas de mignon petits veaux par ici!
Notre gîte pour l’hiver